pour la petite histoire
Je suis né il y a vingt six ans, ça devait être à Paris. Ou non c'était Londres. C'était quelque chose comme ça en tout cas. J'ai vécu avec ma mère. Elle m'avait eu vraiment tôt et mon père biologique n'a jamais voulu me reconnaître. A cette époque c'était encore délicat de parler d'avortement, elle m'a donc gardé. A contre coeur ou pas, je ne l'ai jamais vraiment su. Ma mère passait son temps sur les routes, à changer constamment de travail, je la suivais donc. C'est pour ça que je ne me souviens pas exactement où je suis né et il faut dire qu'à part avec son paquet de cigarette et sa bouteille de whisky, elle n'était pas très bavarde. J'ai fais le tour de l'Europe, je sais parler trois langues différentes puisque de toute façon l'anglais passait partout. J'ai vécu un petit peu partout, jamais au même endroit. Du coup j'ai appris à me débrouiller tout seul assez rapidement. J'arrivais en Italie à mes huit ans, là allez savoir pourquoi, ma mère trouva un travail qu'elle garda plusieurs années. Elle était serveuse, c'est ce qu'elle me disait mais quand personne ne pouvait me garder et que je dormais à son travail, je me doutais qu'il ne s'agissait pas que de service. J'ai commencé à admettre ce milieu, à rencontrer les personnes qui y travaillaient. Mais ma mère ne voulait pas que je suive son exemple et passait son temps à me pousser vers des copains que je n'arrivais pas à me faire à l'école. Un jour, alors que ma mère m'avais mis dehors et qu'il pleuvait, je marchais tête baissée le long des trottoirs. Un ballon vint taper mon pied, le garçon a qui appartenait ce jouet arriva en vitesse. Lui aussi était tout seul, il me proposa de venir à l'abri avec lui et comme j'étais déjà très proche de la pneumonie j'acceptais immédiatement. Il s’appelait Lisandro, il m'avait proposé d'aller boire un chocolat chaud chez lui et c'est la première fois que je vis une famille, une vraie. La mère me proposa de prendre une douche comme j'étais trempé, elle m'avait prêté des vêtements de Liz pendant qu'elle séchait les miens. Après ça j'ai pris un chocolat chaud sous une couverture à manche toute douce. Je n'avais pas envie de partir, j'étais trop bien ici. Mais ma mère allait déjà me chercher, surtout que la pluie était terminée. Je partais douloureusement en les remerciant. Je venais de rencontrer mon meilleur ami. Les jours suivant j'y retournais pour jouer avec Lisandro et plus le temps passait plus les parents de Liz voulait connaître ma mère, quant ils se rendirent compte de la personne que c'était ils se proposèrent tout de suite pour me garder bénévolement pendant les heures de travail et en gros m'élever à sa place. Ma mère, encore bourrée, avait accepté et jusqu'à leurs accident trois ans plus tard. A partir de l'accident, les parents Di Costanzo était décédé et Lisandro avait rejoint ses cousins. J'étais de nouveau seul. J'ai repris la vie triste dans cette boîte où ma mère avait son boulot. Je ne savais déjà pas quoi faire de ma vie, mais alors là c'était pire. Mon adolescence se déroula tranquillement et puis à ma majorité ma mère voulu changer de boulot. Maintenant que j'étais majeur pour tout, elle voulait encore moins que je suive son exemple et elle voulait que je trouve un travail convenable. Pas de chance pour elle, c'était trop tard pour ça et je lui fis bien comprendre. Elle n'avait pas à décidé de ma vie maintenant alors qu'elle ne l'avait jamais fait. Son patron m'avais proposé un poste de gogo dancer, comme j'avais beaucoup travaillé mon physique j'avais accepté. Le soir de cette annonce fut la dernière fois que je vis ma mère. Je vécu comme ça un moment avant de rencontrer une femme très riche qui me proposa mieux. Elle me proposait de m'entretenir à conditions de quelques faveurs à son égard, précisant qu'il n'y aurai aucunes exclusivité de son coté comme du mien. J'acceptais, la seule contrainte c'était qu'il fallait déménager. Je me retrouvais sur une île paradisiaque, dans une villa magnifique avec une femme pas repoussante et prête à tout me payer à condition qu'on ai de bons rapports sexuels. Seulement voila, depuis deux ans que je suis ici j'en ai assez de cette situation qui m'empoisonne plus qu'autre chose. J'ai quitté cette femme et j'essaie de me refaire une vie comme il faut, mais je n'ai jamais connu de vie normal alors ce ne sera pas une mince à faire.