Mathis avait décidé que vivre avec son père c'était bien un moment mais qu'il fallait aussi qu'il prenne ses distances et qu'il soit autonome. Pas qu'il ne supportait pas son père, il avait d'ailleurs toujours besoin de rattraper le temps perdu et l'absence de son enfance. Mais il avait quant même vingt deux ans et étouffait. Le jeune homme avait donc décidé de prendre un appartement, seul oui mais il pensait pouvoir y arriver. Il n'avait que quatre cent euros de loyer, ce qui n'était pas excessif quand on voyait la superficie du duplex et c'était un trois pièce. En faite il avait trouvé un bon petit endroit, pas très loin de sa fac ce qui ne lui faisait pas payer les transports en commun ni l'essence de sa voiture. Histoire d'être sûr de payer les factures, en plus de la misère qu'il avait en bourse scolaire, de temps en temps il travaillait comme modèle photo. Cependant la fin du mois était arrivée et il venait de calculer toutes les factures et le loyer réunit. C'était assez loin de ce qu'il avait prévu et il lui manquait au moins l'à moitié pour tout régler. C'est comme ça qu'il se retrouva chez son papa, pour lui demander de l'avancer. Lisandro accepta, il n'était pas non plus comme ça, mais en revanche il lui demanda de trouver un autre petit job pour payer ses factures, en dehors des photos. Il ne manquait pas beaucoup, donc par mois ce serai simple d'y arriver avec un mini-job même. Il sorti de chez son père en se torturant l'esprit pour trouver une idée, mais l'idée se montra elle-même. Une jeune fille sortait de la maison voisine et était déçue d'elle, Mathis lui demanda ce qu'elle avait et elle lui répondit sèchement qu'elle avait eu un entretient pour aide à domicile et que ça s'était vraiment très mal passé. Le jeune homme vit là une opportunité. Il s'approcha et sonna.

   


           

Mathis n'était pas vraiment le genre de personne qu'on pourrait embaucher comme ça pour une aide quelconque, mais il voulait quant même tenter le coup. Il ne partait pas défaitiste, il lui fallait un job de toute façon et là c'était une belle opportunité. Bien sûr Mathis n'avait pas de compétences dans ce domaine, la seule chose qu'il pouvait dire c'est ce qu'il savait faire. Maintenant savoir faire et savoir faire comme la personne le souhaite ce n'est pas du tout la même chose. C'est même carrément différent. En réalité ce petit boulot semblait être un réel défi à relever et le jeune homme l'acceptait avec joie. Il s'attendait cependant à une personne un petit plus âgée que la belle demoiselle qui ouvrit. Ce n'était pas un mal, au contraire ça le soulageait presque. Il fit un beau sourire lorsqu'elle lui adressa la parole. Elle semblait un petit peu mécontente, surement le rendez vous qu'elle venait d'avoir. Après tout la fille qui venait de partir avait eu le même air sur le visage.
« Bonjour, excusez moi de vous déranger mais j'ai cru comprendre que vous cherchez quelqu'un pour vous aider de temps à autre. J'aimerai vous proposer mon aide, je viens un petit peu les mains vide désolé. Il faut dire que jusqu'à ce que je croise la fille qui vient de sortir je n'avais pas prévu de passer. »

   


           

Sur ses dernières paroles il n'avait qu'un espoir, c'est qu'elle ne lui ferme la porte au nez. Après le départ rapide et presque brusque de la demoiselle d'avant, Mathis se posait beaucoup de questions sur la personnalité de la propriétaire des lieux. A première vue elle avait un air mécontent sur le visage certes, mais ça en restait là, tous le monde peu être énervé à un moment où à un autre. Sorti de cette expression faciale qui tentait d'ailleurs à s'effacer, elle n'avait pas l'air méchante. Le jeune homme gardait le sourire, il avait travaillé un moment avec des clients et avait compris que tout passait tout de suite mieux avec le sourire et de toute manière il n'avait pas de raison de faire la tête. Au contraire même ça ne l'aurai pas du tout aidé. Le sourire ce n'était pas que pour montrer qu'il était aimable etc, c'était aussi une manière de s'excuser de venir les mains vides. Sans Cv, sans expériences. Elle le laissa entrer, le jeune homme s'exécuta et fit quelques pas à l'intérieur. C'était une très belle maison. Puis il tourna la tête vers la jeune femme qui lui demanda s'il voulait en savoir plus sur ce qu'elle recherchait.
« Oui je veux bien. »
Il dit ça avec le sourire, toujours aussi présent et remarqua même qu'elle avait le visage plus adoucit cette fois, qu'elle souriait même à son tour. Du coup ça rendait celui de Mathis encore plus sincère. Il l'écouta expliquer le global de sa recherche.
« Envie de m'enfuir ? Non ne vous inquiétez pas, passer la tondeuse est mon sport préféré. » dit-il en rigolant.
Il ne connaissait pas la jeune femme, il l'avait déjà croisé quelques fois en sortant de chez son père mais rien de plus. Elle semblait quelqu'un de bien, Mathis était plutôt content de l'avoir rencontré. Même si elle ne l'acceptait pas il ne serait pas déçu. Enfin il avait quant même bien envie de la connaître, elle l'intriguait un petit peu.
« Je n'ai aucunes expériences dans le ménage ou quoique ce soit d'autre, mais je m'occupe très bien de mon appartement et de celui de mon père lorsque je vivais avec. Après ce ne sont pas sur des paroles que vous pouvez voir tout ça, mais je serai ravi que vous me preniez en essaie pour vous prouver que je suis parfait pour ce travail. »

   


           

Lui qui n'avait pas fait des recherches astronomiques pour trouver du travaille il allait surement en avoir un juste en poussant la porte de la voisine. Après il était très réaliste et savait qu'il pouvait l'avoir comme pas du tout, même s'il espérait qu'une jeune femme comme elle préférait la vue d'un joli garçon qui ton la pelouse plutôt que celle d'une demoiselle. Il trouvait qu'il avait été très direct dès le début et là aussi il avait un petit espoir, c'est que ça paye. Certaines personnes n'apprécient pas le rentre dedans et ces gens là n'auraient surement pas accepté qu'il se pointe sans curriculum et encore moins sans compétences. Après le jeune homme pensait qu'il fallait faire ses preuves et non les écrire.
La jeune femme lui tendit la main pour accepter la proposition de le prendre en essaie. Il avait fait une belle avancée, c'était une bonne chose. Mathis serra la main de la demoiselle pour celer cet accord et répondit immédiatement avec le sourire.
« Super. Ah et, je viens les mains vides mais j'en oubli aussi les bonnes manières. Je m'appelle Mathis. »
Si elle devait le prendre en essaie au moins qu'elle sache comment il s'appelle. Il s'était assez rapidement présenté sans penser à son prénom, petite première faute. Et puis elle lui demanda à quand il était disponible. Lui qui avait beaucoup de facilité en cours, il pouvait se permettre de louper des heures et de les rattraper via le site de la fac. Mais vu l'heure il avait encore énormément de temps devant lui.
« Dès que nécessaire. »
C'est alors qu'elle commença à énumérer toutes les tâches qu'il aurai à faire aujourd'hui. Enfin, du moins celles qu'elle voulait pour le moment. Mathis l'écouta attentivement.
« Oh si si ça devrait aller. Je me met au boulot tout de suite ! »
Mathis prenait toujours le temps pour finir les choses. Il n'était pas au point d'être perfectionniste même si un travail bien fait est un travail parfait. Mais lorsqu'il commençait quelque chose il fallait qu'il le termine et surtout si ce sont des choses qui se font rapidement. Par exemple il ne lui faudra pas six ans pour faire les fenêtres et les parties vitrées. Quand à la pelouse, une bonne heure tout au plus suffira. Il avait une très bonne gestion de son temps. La jeune femme s'adressa une nouvelle fois à lui pour le laisser se débrouiller et aller vaguer à ses occupations.
« D'accord, à tout à l'heure alors. »
Mathis gardait le sourire, il allait commencer par les fenêtres. Le jeune femme lui avait dit plus tôt où se trouver tout ce qu'il avait besoin comme produit et matériel. Il alla donc chercher de quoi nettoyer comme il faut toutes les parties vitrées de la maison. Ca ne lui prit pas très longtemps, face extérieure, face intérieure, il avait terminé son travail et constata qu'il s'en était très bien sorti. Puis il alla ranger ses "outils" pour aller s'attaquer à la pelouse. Il récupéra la tondeuse et alla l'installer au milieu de la terrasse. Il tenta de la faire démarrer, une fois, deux fois... il appuyait sur le bouton pour expulser l'air et améliorer le démarrage mais toujours rien lorsqu'il tirait sur la poignée. Il regarda alors s'il restait assez d'essence, en effet il n'y en avait plus, ça pouvait poser problème. Il vérifia en même temps le niveau d'huile qui était quant a lui parfait. Le jeune homme chercha dans la cabane de jardinage s'il y avait des bidons d'essence pour la tondeuse. Après dix minutes il tomba enfin dessus et pu remplir la machine. Super elle démarrait ! Mathis nettoya ses mains avec un mouchoir et commença à tondre la pelouse. Le jeune homme mit une bonne heure pour tout faire, comme prévu. Il arrêta la tondeuse et alla la ranger dans son coin. Puis il entra après avoir retirer ses chaussures pleines de gazon et vit la jeune femme préparer de quoi boire et surtout lui en proposer.
« Je ne dirai pas non à une petite boisson. »
Mathis s'approcha d'elle et récupéra le verre qu'elle lui tendait. Il bu quelques gorgée, la tondeuse c'était quant même un peu physique au bout d'une heure. Il leva les yeux vers la femme qui lui demanda ce qu'il faisait d'autre dans la vie. Son sourire s'élargie, elle s'intéressait a lui, c'était un bon point.
« Oui en effet, je suis un vrai touche à tout. Je suis en master de droit, de ce coté là j'ai de grosses facilités donc je peux me permettre de travailler à coté pour gagner ma vie. Ma bourse d'étude ne me permet pas de régler mes factures dans la totalité. Du coup je suis modèle de temps en temps, quant un photographe à besoin. Le problème c'est que même si ça paye bien ce n'est pas un travail fixe et donc il fallait quelque chose. Et c'est là que j'ai croisé la demoiselle devant chez vous. Et vous ? Vous faites quoi dans la vie ? »

   


           

« C'est légitime qu'on veuille être indépendant. Mais la vie nous donne une bonne claque dans la figure quand on se lance. Et puis il ne faut même pas imaginer compter sur les bourses de la fac. Contrairement à certains pays qui donnent selon la bonne moyenne de l'élève, ici ils pensent que si ma famille peu m'aider financièrement c'est suffisant. Hors mon père m'a toujours poussé à me débrouiller seul et à être autonome. »
Enfin il disait ça mais il ne connaissait pas son père depuis très longtemps non plus. Peut être qu'au fond c'était même un manque d'attention. Mais Mathis avait après bien plus jeune à être autonome. Sa tante s'occupait bien de lui, mais elle ne s'en est jamais vraiment occupé comme si c'était son propre fils. Il est arrivé dans sa vie alors qu'il avait deux ans bien passé, les couches et les nuits blanches c'était presque du passé. Du coup il n'a jamais vraiment trouvé sa place avec elle, et c'est une des raisons qui l'a poussé à partir retrouver son père en train et avec une pauvre carte postale en guise de guide.
Mathis posa son regard sur celui de la jeune femme lorsqu'il lui retourna la question. Il semblerai qu'il ai touché un point sensible. Il se nota donc à lui-même qu'il fallait éviter certains sujets, dont celui-ci. Il fit tout de même un petit sourire pour lui montrer que ce n'était pas grave. Il supposait qu'elle était "en reconversion" à cause de son fauteuil et dont compris que ça ne faisait pas très longtemps qu'elle en avait un. Il voulu proposer son aide si elle avait besoin de postuler a des endroits et qu'il pouvait donner un coup de pousse à l'embauche de la demoiselle, mais en y réfléchissant c'était peut être un petit peu déplacé et puis elle semblait quelqu'un de forte et si elle devrait postuler elle le ferai sans mal. Non quelque chose devait la bloquer, mais le jeune homme n'insista pas et elle changea de sujet.
« Ne vous inquiétez pas je me sens très bien ici. Vous êtes quelqu'un de bien et d'agréable et il y a très peu de personne comme vous de nos jours. Je suis content de vous avoir rencontré et je n'hésiterai pas un instant à revenir vous aider, même si vous m'appelez à trois heure du matin. Enfin je ne vous garanti pas que j'arriverai très vite à cette heure là mais j'arriverai. »
Il eu un petit rire, après le blanc qu'avait lancé l'histoire des professions c'était plus que bienvenu et puis il faut bien avouer qu'à trois heures du matin Mathis mettrai deux fois plus de temps pour arriver d'habitude, il serait un vrai zombi même avec un petit café. Elle lui fit un compliment sur sa qualité de travail. Il fit un grand sourire.
« C'est gentil merci. Et pour l'emploi du temps, je n'ai pas tant d'heures de cours c'est surtout du travail personnel. Donc je peux facilement me libérer ou récupérer le cours d'un ami si vous avez besoin aux heures de cours. Ce sera juste les partiels qui seront obligatoire. »
Le jeune homme récupéra la carte que lui tendit Amy. C'était ses coordonnées, elle était très bien organisée pour avoir ses propres cartes. Il fit un grand sourire et chercha quelque chose pour écire autour de lui. Il prit un bout de papier et se mit donc à écrire ses coordonnées pour pouvoir les donner à la demoiselle. Et puis elle se mit à parler de paperasse qu'elle voulait faire les choses correctement. Dans ce cas il fallait d'autres informations que les coordonnées, il inscrit les infos qu'elle devait avoir pour une embauche et lui tandis la feuille.
« Voila, il y a tout ce qu'il faut pour une embauche dans les règles. Enfin je crois, mais si jamais il manque quelque chose je suis joignable à toutes heures. »